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Libération

Sortie de bunker

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publié le 25 juin 2005 à 2h44

Le charme de la bourgeoisie ne veut plus être discret. Et le golf français veut sortir de la caricature «bermuda Lacoste» dans laquelle il est enfermé depuis son émergence, dans les années 80. Alors que l'Open de France a ouvert ses portes à Saint-Quentin-en-Yvelines jeudi, les instances nationales de la petite balle ronde se réjouissent de l'évolution d'un loisir huppé qui accède à la reconnaissance sportive. «On peut parler d'une certaine démocratisation, analyse Jean-Paul Céron, chercheur à l'université de Limoges et spécialiste du golf. On est passé d'un passe-temps aristocratique à un instrument de détente pour CSP +. C'est devenu comme le ski.»

Elite friquée. Aujourd'hui, le nombre de pratiquants est estimé à 700 000, tandis que celui des licenciés atteint les 360 000. Ils étaient 230 000 il y a dix ans. Une progression faible mais constante, entre 3 et 5 % par an, qui réjouit Olivier Barbaret, le président de la fédération. «Cela nous convient tout à fait, car il faut que l'expansion soit raisonnée, explique le dirigeant élu il y a trois mois. On ne souhaite pas de raz de marée sur les greens, on y perdrait notre âme. Il faut du temps pour former les nouveaux adeptes à l'éthique de notre sport et à ses valeurs morales.» Et d'évoquer le développement des «golfs compacts urbains», sorte de parcours rapides pour cols blancs désireux de taper la balle entre midi et deux. Afin de laisser les dix-huit trous aux sportifs.

En bon patron de fédé, Barbaret veut sortir son sport d