Tournez manège : la cuvée 2005 des championnats américains d'athlétisme (les US Trials) restera marquée par la préretraite forcée de trois monstres sacrés ayant occupé le devant de la piste au cours de la dernière décennie. Tim Montgomery, Marion Jones et Maurice Greene : trois stars ayant collectionné médailles, titres, records, honneurs et aussi des revenus conséquents, même s'ils n'ont rien à voir avec ceux des figures de proue des sports «nationaux» nord-américains comme le base-ball, le football ou le basket.
Forfait. La scène de cette agonie sportive était installée à Carson, une banlieue sud de Los Angeles. L'enjeu était majeur pour tous les inscrits : décrocher la sélection pour les Mondiaux d'athlétisme, organisés du 6 au 14 août à Helsinki, soit les trois premières places dans chaque discipline. Dès vendredi, le couple Jones-Montgomery a tenu les pires promesses que laissaient entrevoir leurs apparitions de plus en plus chaotiques sur le circuit international. L'ancien recordman du monde du 100 m (9'78), récemment détrôné pour un centième par le Jamaïcain Asafa Powell, a été le premier à capituler, sans même se présenter sur la piste. «Il n'est pas assez concentré pour courir. Il veut juste prendre un peu de recul, un peu de repos», a commenté assez résigné, son agent, Charles Wells, en invoquant pour ses deux sprinters les conséquences de l'affaire Balco, du nom du laboratoire californien accusé d'avoir fourni diverses substances dopantes à un paquet d'athlètes amé