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Libération

L'arène de la lutte des classes

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Les rapports entre les toreros et les membres de leur cuadrilla peuvent tourner au conflit.
publié le 30 juin 2005 à 2h48

Virés. La semaine dernière, deux banderilleros et le valet d'épée ont été virés de la cuadrilla du matador Miguel Angel Perera. Raison avancée par l'ex-torero Manolo Cortes, conseiller de Perera : «Incompatibilité d'humeur.» On n'en sait pas plus. Le syndicat des picadors et banderilleros et celui des valets d'épée ont dénoncé la décision «unilatérale et irrespectueuse du matador Perera» et envisagent de prendre des mesures.

Le syndicat des subalternes est puissant et, à cause de lui, Rivera-Ordoñez n'a jamais pu, par exemple, vider son péon Hipolito. Comme Perera n'est pas dans le «groupe spécial» qui réunit les matadors ayant pris part à un minimum de 43 courses la saison passée, il ne sera pas obligé de leur payer toutes les corridas auxquelles il va participer jusqu'à la fin de l'année. C'est pourquoi, dans les années 90, Joselito avait attendu la fin de sa saison pour virer son péon Martin Recio. Recio avait eu l'outrecuidance de se faire ovationner à Séville en dominant à la cape un toro manso qui avait mis son maestro en déconfiture. Le péon ne doit pas voler les applaudissements destinés à son employeur.

Murmures et félicitations. Lorsqu'un de ses banderilleros flambait pour son propre compte, Antonio Ordoñez lui tendait sa muleta : «Tiens, colle-lui vingt passes maintenant. Si je te paie, c'est pour me servir moi.» Ça lui arrivera avec son propre frère Alfonso, son péon de confiance, qui lui donnait du «maestro» en général et de l'Antonio quand il était fâché. A Madri