Les Essarts, envoyé spécial
Aujourd'hui, entre La Châtaigneraie et Tours, les 189 coureurs du peloton porteront un dossard aux couleurs de Reporters sans frontières (RSF). Cette intrusion dans le Tour, qui correspond au vingtième anniversaire de l'association, s'accompagne de la publication d'un ouvrage consacré à la Grande Boucle qui en est, elle à 102 bougies cette année. Une manière, aussi, de rappeler que le Tour est à son origine une histoire de presse (l'Auto) et de tout temps une grande affaire de journalistes.
On retrouve la signature de ceux qui ont tissé mot à mot, avec une poétique rarement démentie, la légende du Tour. De l'éditorial inaugural du père fondateur Henri Desgrange le 1er juillet 1903 appelant l'Emile Zola de La Terre à la rescousse , à Jean-Louis Le Touzet, journaliste de Libération, évoquant en 2002 le biologiste Jean Rostand pour parler de Laurent Jalabert surnommé «Le Panda». Sans oublier l'inoxydable Pierre Chany de l'Equipe et sa cinquantaine de Tours parcourus avec le même plaisir et la même élégance verbale. Ou bien encore Jacques Augendre, 53 Tours au compteur, fil conducteur de cet ouvrage.
De page en page, on se retrouve en fort bonne compagnie avec Albert Londres, inventeur du trop fameux «Forçats de la route» qui eut fait sa fortune s'il l'avait déposé à la Société des auteurs. Tristan Bernard, premier romancier patenté à tremper sa plume dans le Tour (en 1924) nous fait aimer le versatile Triplepatte aux prises avec sa Mathilde. Au Tour