Blois envoyé spécial
Au terme du contre-la-montre par équipes (67,5 km), c'est une tornade bleue qui a balayé comme un fétu de paille le classement du Tour de France. On peut dire que depuis hier soir le ciel est assez dégagé pour Lance Armstrong car jamais une équipe n'avait roulé si vite (57,32 km/h). Voilà Lance dans sa tenue d'empereur romain avec son jupon de cuir jaune qui lui bat les mollets. Il contemple ses rivaux qui font de grands gestes en sombrant doucement.
Par les bretelles. Alors que l'équipe d'Armstrong, en total excès de vitesse, vient juste de couper la ligne, il reste à ce moment 1,7 kilomètre à parcourir dans les rues de Blois pour l'équipe CSC. Celle du maillot jaune David Zabriskie qui, pour une poignée de secondes, est sur le point de battre ce temps à tout jamais gravé dans le marbre du cyclisme. Mais patatras : Zabriskie glisse et finit sa course dans les barrières. La formation de Bjarne Riis sera finalement battue... de deux secondes. Rappelons que les temps sont pris sur le cinquième coureur et depuis l'an passé «les écarts ne sont pas les écarts réels» mais calculés selon «un barème classements par équipes» qui plafonne à 20 secondes l'écart du deuxième et à 30 secondes celui du troisième et ainsi de suite jusqu'à 3 minutes pour la dernière équipe. AG2R (21e), qui s'était pris 5' 23", est donc repêchée par les bretelles par la magie d'un règlement pour le moins tarabiscoté. Quant à la T-Mobile, qui finit par exemple troisième, à 35 secondes de Dis