Si en foot rien n'est terminé avant le coup de sifflet final, Francis Joyon a appris à ses dépens qu'en voile tout peut arriver après la ligne d'arrivée. Une fois battu le record de la traversée de l'Atlantique Nord en solitaire en 6 jours, 4 heures, 1 minute et 37 secondes , le navigateur pensait pouvoir rejoindre pépère La Trinité-sur-Mer (Morbihan). Tellement tranquille qu'il s'est «endormi profondément pour la première fois depuis le début de la traversée», peu de temps après avoir franchi, mercredi après-midi, la ligne d'arrivée virtuelle du cap Lizard (sud-ouest de l'Angleterre). Joyon avait réglé son pilote automatique et avait mis «cap franchement au large de Penmarc'h».
La pointe de Penmarc'h, au sud de la baie d'Audierne, était la dernière limite à franchir pour Idec avant une fin de navigation plus calme vers la Trinité. Vers 1 heure, dans la nuit de mercredi à jeudi, le bateau s'est échoué sur les rochers «les plus agressifs» de la pointe. Selon Francis Joyon, le pilote automatique aurait «dévié, comme il l'a fait une ou deux fois pendant le record». Le navigateur a été réveillé brutalement par le choc et a lancé un message de détresse. Il se croyait échoué sur des rochers isolés. Très vite, les pompiers sont venus à pied lui porter secours. Ils l'ont conduit à l'hôpital pour des «contrôles» de routine. Il en est sorti «presque tout de suite, choqué et épuisé». Mais si Joyon est indemne, on ne peut pas en dire autant de son bateau.
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