Nancy envoyé, spécial
L'épatant Christophe Mengin (Française des jeux) avait admirablement saisi son sujet à bras-le-corps dès le départ de Troyes dans l'échappée du jour. C'est dans l'ultime virage que le régional de cette étape, remportée par l'Italien Lorenzo Bernucci (Fassa Bortolo) devant Alexandre Vinokourov (T-Mobile), a terminé sa course. Christophe Mengin se doutait bien que le rideau allait être tiré d'un moment à l'autre, alors que le peloton allait le prendre par le fond de la culotte : «Je savais que c'était la fin quand j'ai vu Vinokourov arriver sur moi. Je n'ai pas pourtant pas pris de risques inconsidérés. J'crois que j'ai dû partir de la roue avant... Pourtant il ne me manquait pas grand-chose...» Les médecins du Tour ont examiné Mengin, dont l'oeil est quand même amoché, et ont dit : «Traumatisme de l'orbite gauche et oedème des deux paupières. Pas de lésion au niveau de l'oeil.»
«Encore tenter.» C'est moche car on entendait déjà sonner les trompettes de la renommée. La France du papier à fleurs lui adressait déjà ses bises. Christophe Mengin, l'orgueil de Villey-le-Sec (km 174), s'est encastré dans le dernier virage de l'étape de 199 km courue entre Troyes et Nancy à la moyenne de 47,21 km/h. Fatalitas ! «Je n'ai pas dit mon dernier mot et, comme le Tour passe dans les Vosges (il y est né, ndlr), je vais encore tenter un truc.»
Hier, alors que le public nancéen attendait, humide, nombreux et stoïque, l'arrivée du Tour, le héros, malheureux comme le pays les