Digne-les-Bains envoyé spécial
Hier, Lance Armstrong a soulevé le verre de la cloche à fromage contre laquelle les coureurs français se cognaient la tête depuis le départ du Tour. S'est alors échappé du garde-manger du champion texan, au km 73, un groupe de 13 baroudeurs, parmi lesquels on comptait trois Français : Halgand (Crédit agricole), Casar (FDJ) et Moncoutié (Cofidis). Et c'est David Moncoutié, parti seul dans l'ascension du col de Corobin, qui a résisté jusqu'au bout à ses poursuivants pour remporter l'étape 57 secondes devant Casar qui règle le sprint du groupe des six valeureux. Le vainqueur a dit sur la ligne : «Quand il y a la victoire au bout, on se force : maintenant faut y aller !» Le groupe Armstrong termine, lui, 10'33'' derrière.
Aquoiboniste. La France retrouve le sourire et le Tour sa bonne humeur. Dans la grande tradition, cette victoire redonne foi à un peloton tricolore assez aquoiboniste. Le pays se lamentait : pas moyen de mettre la main sur une victoire française. Le Tour avait même retourné ses poches. Rien : mis à part un trombone, une épingle de cravate et une clé de contact.
Depuis hier c'est chose faite et la presse martèlera à juste titre cette victoire comme l'artisan le pavillon en cuivre du clairon. Moncoutié est un grimpeur animé d'un robuste bon sens : «Il faut quand même relativiser : je n'ai pas gagné à Courchevel ! Souvent, la deuxième semaine, le peloton se relâche un peu et c'est une occasion qu'il faut saisir. Ça ne sert à rien de ten