Angers envoyé spécial
Renaud Longuèvre entraîne Ladji Doucouré depuis neuf ans. Il revient sur la démarche que les deux hommes ont mise en place et qui a permis au coureur d'être le premier Français à passer sous les 13 secondes au 110 m haies.
Doucouré a commencé par le décathlon. Pourquoi?
J'étais entraîneur de saut à la perche quand je l'ai rencontré. Il n'avait que 13 ans, mais une attention rare à son âge. Dès les cadets, je suis devenu son coach à plein temps. Moi, je privilégie les épreuves combinées afin de développer vitesse, endurance et détente. Le décathlon permettait en outre de lui donner un maximum de billes pour choisir ensuite sa discipline. En faisant de la musculation lourde, il aurait pu progresser plus vite, mais on préférait le voir franchir des paliers et éviter qu'il «s'explose» à 17 ans.
Quel plan de travail avez-vous mis en place ?
A la fin de sa dernière année de junior, en 2002, on a établi un plan de carrière jusqu'à ses 25 ans, car c'est l'âge moyen d'un champion olympique. Combien de mecs à ce moment-là se seraient cassés pour aller prendre du fric ! Lui a tout de suite intégré ce que je lui proposais. L'objectif était de participer aux Mondiaux de Saint-Denis, un an plus tard. On a fait le choix des haies, car c'est là où Ladji était le meilleur. En avril 2000, il faisait 13''78 pour sa première course : record de France junior, alors qu'il n'était que cadet ! Bien sûr, il avait encore les défauts de son âge : le franchissement des obstacles n'étai