«Le vrai plaisir, le plus intense, c'est de gagner, bien sûr. Mon objectif sur le Tour est donc de remporter une étape. ça n'est pas passé loin il y a deux ans, à Toulouse. J'ai fait deuxième derrière Flecha, et ça a été dur à digérer. Il y a tout un monde entre être deuxième ou premier. Cela fait quatre Tours que je cours après une victoire, et malgré la rage et le coeur que j'y mets, je n'y suis pas encore parvenu. Pourtant, je ne me laisse pas abattre. Mon plaisir, je le trouve en faisant parler mon tempérament. Baroudeur, je sors du peloton dès que je peux. Quand je roule devant, les encouragements qui fusent en continu du public s'adressent à moi en particulier, alors que, dans le peloton, je suis un anonyme à côté d'autres anonymes. Entendre les gens sur le Tour de France lancer ton nom, c'est un vrai délice. Surtout quand je suis en pleine attaque, je me dis toujours que cette fois ça va être la bonne, et ça c'est stimulant. Je donne tout ce que j'ai d'un bout à l'autre de l'échappée, et ça m'a peut-être joué parfois des tours.
Ce Tour est usant et il est temps qu'il se termine. Je suis bien en pattes deux jours, et le troisième je suis hors du coup, complètement rincé. Mais j'attaquerai encore et encore (1), peut-être encore inutilement, mais je ne veux rien avoir à regretter ou à me reprocher.
Le plaisir, pour moi, et je suis sincère, c'est aussi de savoir qu'un copain de l'équipe est devant. La sensation est plus forte quand c'est toi qui es à sa place, mais je fais