Il est un tour de France où le suiveur n'est pas taraudé par les états d'âme, la suspicion ne venant pas y troubler l'exploit sportif. Un mois durant, de Dunkerque jusqu'à Menton, trente équipages s'affrontent en tirant des bords dans une compétition conjuguant le haut niveau professionnel avec l'espièglerie estudiantine. Le Tour de France à la voile, qui achève sa 28e édition, s'est imposé comme un rendez-vous incontournable. Le principe est simple : un modèle unique de bateau (le mumm 30) pour trente équipages de sept personnes à bord, un parcours de 12 étapes, dites de ralliement, auxquelles s'ajoutent des régates au large des ports visités. Et une réputation de grande fiesta itinérante, qui s'estompe. «C'est vrai qu'avant on retournait» les villes, sourit Jimmy Pahun, skippeur confirmé qui encadre un équipage de la région Ile-de-France, «mais ça s'est calmé, la compétition est devenue tellement relevée.»
Mise minimale. Au fil des ans, l'intérêt de la course ne s'est en effet pas démenti, servant de tremplin aux espoirs de la discipline. La moyenne d'âge des concurrents approche les 23 ans, et les vieux loups de mer se transforment avec plaisir en formateurs attentifs d'une relève talentueuse à tous points de vue. Car la course commence dès septembre, avec le montage financier du projet, dont la mise minimale avoisine les 50 000 euros (trois fois plus pour les équipages professionnels). Un travail pratique pour les nombreux équipages étudiants, issus des écoles de commerce