L'ivresse des cimes n'est pas loin. A l'heure du grand décollage, le football français plane dans une douce euphorie. «Le football professionnel arrive à maturité», annonce le commandant de bord Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnelle (LFP). A bord, 20 clubs modèles, tous assis en première classe. Pour cause, ils ont touché le gros lot. Tout cela «grâce à Canal + qui permet d'assainir la situation et donne plus de moyens aux clubs», se réjouit Philippe Diallo, vice-président de l'Union des clubs professionnels (UCPF). Le pactole de 600 millions d'euros annuels, versés jusqu'en 2008 par la chaîne cryptée au titre de l'exclusivité des droits TV, bouleverse la donne. «En moyenne, il permet aux clubs d'accroître leur pouvoir d'achat de 40 %», explique Frédéric Bolotny, du Centre de droit et d'économie de sport de Limoges, avant d'ajouter : «Avec 1,8 milliard d'euros sur trois saisons, Canal + apportera peu ou prou la moitié des ressources de la Ligue 1 sur la période 2005-2008.»
«Télé-dépendance». De quoi se sentir pousser des ailes. La cagnotte assure en effet 11,5 millions d'euros aux clubs de Ligue 1. S'y ajouteront les «primes» calculées sur le classement sportif et le nombre de passages TV. Concrètement, une équipe classée première sur tous les critères percevra 44,7 millions d'euros (25 en 2004-2005), contre 14,9 millions (8,7 en 2004-2005) pour le dernier. Plus que jamais l'avenir du foot passe donc par la petite lucarne. Au point même d'évoquer