«Un miedo con gusto.» La peur et son goût. Lorsque l'on demande au novillero mexicain Joselito Adame quelle fut sa première sensation de torero, il répond sans hésiter sur la peur et son savoureux plaisir. Il s'en souvient parfaitement. Il avait 10 ans. C'était le 8 avril 2000, il toréait une becerra, une jeune vache, chez lui à Aguascalientes où son père José Guadalupe tient une pizzéria. Joselito Adame débute ce dimanche à Millas (Pyrénées-Orientales), dans la catégorie des novilleros avec picadors. Il vient juste d'avoir 16 ans et pourra désormais toréer en Espagne puisque c'est l'âge requis pour que l'administration espagnole accorde un permis de travail.
Culot. A 14 ans, Joselito Adame a tout lâché, sa famille, ses quatre frères et soeurs, le Mexique, les enchiladas, l'école, les copains, pour venir en Espagne, avec l'aide de son compatriote Roberto Fernández el Quitos, ex-matador, représentant du Mexique à l'Union des éleveurs. Il s'inscrit à l'école de tauromachie de Madrid et, en décembre 2004, dans les arènes de Vista Alegre, pour le troisième trophée de la «oportunidad», son culot devant un becerro, couleur savon de la Dehesa de Calvaches, lui a valu deux oreilles et un surnom : «Adame, le El Juli mexicain». Son oncle, le matador Efrén Adame «El Cordomex», avait reçu celui de «El Cordobès mexicain», pour ses imitations du cinquième calife de Cordoue. Mais «El Cordomex», décédé l'an dernier, n'a jamais pu mettre les pieds en Espagne.
Grâce à ses apoderados, Luc Jalabe