Un chargeur à sept coups pour un duel sur piste. L'épreuve d'heptathlon prend des allures de western entre la Française Eunice Barber, 30 ans, et la Suédoise Carolina Klüft, 22 ans. «Barber-Klüft : la revanche», avec à la clé la promesse d'une répétition spectaculaire de l'affrontement parisien de 2003. Ces deux profils antinomiques sont tendus vers un objectif commun, canaliser le meilleur d'elles-mêmes... pour quelques points de plus. Il y a deux ans, Carolina Klüft s'était projetée vers la victoire grâce à un saut en longueur à 6,68 m, volant la première place à Eunice Barber, pourtant favorite, qui n'avait pas dépassé 6,61 m. Une défaite amère pour cette spécialiste de la longueur, au record personnel de 7,01 m.

Inaccessible. Revancharde ? «Non, pour moi il y a aussi les autres athlètes... Enfin oui, vous pouvez appeler ça comme ça, bafouillait-elle mardi au stade Charlety, à Paris, lors de la présentation de la délégation française. Mais j'y vais d'abord pour me battre contre moi, je suis mon principal adversaire.» Car Barber revient de loin. Après un titre mondial à Séville en 1999, l'heptathlonienne collectionne les déceptions : blessure aux JO de Sydney (2000) et élimination aux Mondiaux d'Edmonton (2001). Handicapée au pied gauche, elle assiste, déprimée, au triomphe de Carolina Klüft aux championnats d'Europe de Munich (2002). L'été suivant marque l'espoir d'un renouveau aux Mondiaux de Saint-Denis, mais Klüft reste inaccessible. En 2004, nouvelle descente aux enfer