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Libération

Un 100 mètres démesuré

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publié le 6 août 2005 à 3h13

Courir vite, c'est bien. Courir souvent vite, c'est mieux. Le drame (tout relatif) d'Asafa Powell, fils de Jamaïque, absent ce week-end de la grande bagarre du 100 m pour cause de blessure, tient dans ce classique dicton lié au sprint, une des épreuves les plus attendues de la compétition. A l'avance, le 100 m faisait saliver les amateurs, malgré ce qui devrait inciter à relativiser cette popularité : les forts doutes de dopage pesant sur nombre de ses héros et héroïnes d'un passé parfois proche. Et il y eut les malheurs à répétition de Powell. Problème : le premier non Américain du Nord à détenir le record du monde du 100 m (9"77) depuis Armin Hary (RFA), en 1960, a raté tous ses rendez-vous importants hors meetings. Eliminé pour faux départ en quart de finale des Mondiaux 2003 au Stade de France, Powell a terminé cinquième de la finale olympique d'Athènes.

Miraculeusement. Sa bête noire : le médaillé d'or des JO d'Athènes, Justin Gatlin, successeur déclaré, assumé et reconnu de Maurice Greene et Tim Montgomery aux Etats-Unis. Encore jeune, 23 ans, techniquement très bon, bien plus régulier que Powell, pas trop antipathique malgré la gêne entourant son célèbre entraîneur, Trevor Graham, personnage de premier plan dans le scandale du dopage aux Etats-Unis. Gatlin a failli manquer, lui aussi, le rendez-vous d'Helsinki, quand il a été disqualifié lors des séries des sélections américaines... avant d'être miraculeusement repêché et de décrocher ensuite le titre national.

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