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La France se balance de ceux qui lancent

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Disque, marteau, poids, javelot... Oubliés, les lanceurs français restent loin du niveau mondial.
par Geoffroy VAN RIJSEL
publié le 9 août 2005 à 3h15

Helsinki envoyé spécial

Lourde constatation. Parmi huit épreuves de lancer (poids, disque, javelot, marteau hommes et femmes), soit vingt-quatre représentants possibles, la lanceuse de marteau Manuela Montebrun est la seule Française à Helsinki. La France ne fait pas le poids dans ces disciplines où la Finlande, dix fois moins peuplée, aligne dix athlètes, dont cinq au javelot.

Le Lillois Serge Leroy fut trois fois champion de France au javelot et finaliste européen en 1974. En juillet, il a accompagné David Brisseault, l'actuel détenteur du titre national, à un vaste rassemblement voué à sa passion, organisé en Finlande : «J'ai retrouvé les trois Finlandais qui avaient réussi le triplé lors de l'Euro juniors 2003. A l'époque, ils valaient 72 mètres. Cette année, ils sont à 80 mètres. C'est exactement l'inverse de ce qui se passe chez nous. Pourquoi, avec une base à 70 mètres, n'arrivons-nous pas à amener nos gars à 80 mètres ? Ces Finlandais que j'avais vus en 2003 n'étaient pas des superpointures, mais ils ont franchi le cap...» En 1999, le Néo-Calédonien Joachim Kiteau, champion du monde cadets, lançait le javelot de 700 grammes à 79,65 m. En juillet à Angers, il a terminé douzième des championnats de France, avec 64,21 m (1).

«Préparation militaire». Selon Serge Leroy, qui a mené sa carrière de lanceur grâce à un aménagement de son emploi du temps d'ingénieur chez France Télécom : «Notre absence de tradition est accentuée par la difficulté de concilier études et pratique de