à Helsinki

Longueur dames

Or : T. Madison (E.-U.) 6,89 m

Argent : T. Kotova (Rus) 6,79 m

Bronze : E. Barber (Fra) 6,76 m

Evidemment, Claude Monot, le coach de Barber y a cru. Comme elle. Surtout après le quatrième essai à 6,70 m. Comme elle et comme tous ceux qui, ayant assisté à la finale magique de Paris en 2003, ont bien cru que Barber allait de nouveau crucifier Kotova dans un de ces retournements de situation qui, malgré la pollution commerciale, la tricherie et les prétentions, gardent à l'athlétisme son pouvoir d'émotion unique. Née à Freetown (Sierra Leone), capitale chaude à tous points de vue, séjournant dans la tiède Californie avec son coach américain Bob Kersee, la Française, sous une mauvaise pluie, froide et continue, vient alors de sauver un concours du saut en longueur qui puait la défaite inutile après l'argent mérité de l'heptathlon.

Dès le premier essai Tatyana Kotova de Russie a fait savoir avec 6,76 m, puis 6,79 m à son troisième essai qu'elle entendait bien répondre au mauvais tour que lui avait joué l'exubérante Française au Stade de France en 2003 : ce soir-là Barber avait subtilisé l'or grâce à un dernier essai victorieux à 6,99 m, propulsée par 70 000 spectateurs déchaînés.

Amertume. Mais là dans le naufrage climatique des Xes Mondiaux, Barber a mal sauté à son premier essai : 6,40. Le deuxième ? Raté. Le troisième à 6,31. «C'est là que je me suis réveillée, la pluie je m'en moquais, je m'y étais préparée mentalement, je me suis dit qu'il fallait exprimer