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Libération
Interview

«Une rapide transmission d'infos du cerveau au muscle»

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publié le 12 août 2005 à 3h17

Helsinki envoyé spécial

Si Ladji Doucouré figure ce soir parmi les favoris de la finale du 110 m haies, c'est notamment grâce à l'action d'un homme qui commence à compter dans l'athlétisme français : élève d'Urtebise et Piasenta, le Breton Renaud Longuèvre, 34 ans, jusque-là coordinateur haies, a pris du galon ­ la formation et la détection des jeunes ­ dans la nouvelle direction technique nationale dirigée par Franck Chevallier, un ancien spécialiste du 110 m haies.

Pourquoi mettre un obstacle à la quête de vitesse des hommes, sous la forme de haies ?

Les Anglais en sont à l'origine et, dans leur esprit, il s'agissait d'introduire un paramètre vertical dans la course de vitesse. En athlétisme, il y a l'idée d'une lutte permanente contre la gravité. Concernant le 110 m haies, j'aime beaucoup la définition qu'en donne l'entraîneur américain Mike Holloway : c'est juste une modification de la foulée du sprint. Cela signifie que la chose la plus importante dans notre discipline n'est pas le franchissement de l'obstacle, mais le contact avec le sol. Les techniciens et les entraîneurs ont tendance à trop être obnubilés par la suspension en l'air, alors que l'important réside dans l'enchaînement des appuis. Cela illustre la célèbre phrase de Piasenta : «Le débutant ne voit que ce qu'il connaît.» Moi, comme entraîneur, je ne regarde plus le franchissement et je me concentre sur le trajet des pieds de mon athlète.

La technique de franchissement est-elle la même partout ?

Non. En Russie et