Helsinki envoyé spécial
Entre la foi scoute de Jean-Jacques Rénier et l'impitoyable analyse de Dominique Chauvelier, la route française cherche ses balises. Rénier, c'est le «référent» du «hors stade», en jargon de la Direction technique nationale (DTN). Chauvelier, c'est l'ex-référence des 42,195 km, marathonien reconverti en businessman hors piste. C'est sans doute pour concilier idéalisme et réalisme que le nouveau DTN, Franck Chevalier, a proposé à l'ancien médaillé de bronze des championnats d'Europe en 1990 un rôle de conseiller : «Il me voit en dynamiseur et m'a dit que j'étais incontournable.» Chevalier doit cependant affronter la cavalerie des cadres techniques méfiants devant un «privé» aux méthodes libérales, évoluant entre sa société Endurance événements et son club sarthois Endurance 72.
Brebis égarées. Si l'équipe de France de marathon ne semble pas faire recette, la petite entreprise de «Chau-chau» ne connaît pas la crise. Et il observe, avec cette ironie qui lui va comme une paire d'Adidas (il est consultant pour la firme), les tentatives désespérées du staff fédéral pour ramener au bercail les brebis égarées sur le macadam. Brebis ou mouton noir, comme Benoît Zwierzchlewski, coupable d'avoir jeté un jour son maillot tricolore à la tête de l'ex-DTN, Robert Poirier. L'avenir du corecordman d'Europe, souvent blessé, laisse Chauvelier sceptique. Le 6 mai 2003 à Paris, Benoît Z. et Driss El-Himer avaient respectivement couru en 2h 6' 3'' et 2h 6' 48''. «Benoît, je