à Montpellier

France - Côte-d'Ivoire 3-0

Buts pour la France : Gallas (28e), Zidane (62e), Henry (66e).

On avait hâte de voir ce que ça allait donner. On a vu. L'équipe de France a livré son meilleur match depuis des lustres. Pendant quatre-vingt-dix minutes, elle a déversé sur un pré incertain ­ il valait mieux assurer les contrôles ­ un peu de poudre magique et évoqué son dernier soir de transe, un 15 décembre 2003 à Gelsenkirchen (victoire 3-0 en Allemagne). Le spectacle du seul Zidane a ramené les spectateurs à la source, celle du sport préféré des hommes et du joueur : ceux qui l'entourent sur un terrain sont infiniment meilleurs que quand ils se débrouillent sans lui, on se souvient même que Youri Djorkaeff s'était amusé à chiffrer ce bonus : autour de 30 %.

Avant le 12 juillet 1998, ce ne sont ni le public, ni les médias, ni les coaches qui ont consacré l'artiste : ce sont ses coéquipiers. Hier, Florent Malouda pouvait donc pistonner son flanc gauche comme à ses plus belles heures lyonnaises, Dhorasoo voguer au gré de ce qu'il avait envie de faire, Henry faire grincer les jointures de la charnière centrale qui lui faisait face : Zidane se tenait toujours un pas derrière, rampe de lancement et fluidifiant du corps tricolore. Ça pouvait payer à la 18e minute : une subtile ouverture de Wiltord gâchée par Henry, trop collectif. Ou à la 20e : Malouda qui passe une fois de plus et Zidane qui manque la lucarne d'un souffle.

Suave. Ce sera finalement pour la 28e, un corner tout bê