Saint-Sorlin envoyé spécial
Des visages étirés par la douleur. Des figures striées par la boue. Regards hagards, bouches tordues, muscles facials tendus : le défilé qui gravit péniblement le mont Charvin porte les stigmates de l'effort. 330 coureurs se défiaient sur le raid VTT de haute altitude de la 17e Transmaurienne-Sybelles, du 18 au 21 août. Autant de portraits grimaçants, fouettés par le sang qui vient oxygéner ces cerveaux focalisés sur chaque coup de pédale. La respiration saccadée marque le rythme. Le balancement des têtes accompagne le mouvement des cuisses. Les coureurs descendent de leurs vélos, les calent sur leur dos et attaquent la pente escarpée sur la pointe des pieds. Les mollets brûlent. Les corps se déshydratent. Vingt minutes de portage attendent les plus expérimentés d'entre eux. Une heure essoufflante pour les autres. Au sommet, ils enfourchent leurs VTT et pédalent sur une ligne de crêtes majestueuses. A peine le temps de profiter de cette vue à 360° sur les aiguilles d'Arves (3 514 m) et le glacier de l'Etendard (3 464 m). Déjà, il faut descendre. Cinq kilomètres en chemin étroit et sous-bois sur une piste grasse, rendue très souple par la pluie matinale. Avant d'attaquer deux nouveaux cols, rivalisant de hardiesses. Pour finalement arriver à Saint-Sorlin-d'Arves, point de chute de cette première étape de 42 km et 2 100 m de dénivelé positif.
Dérapage. «C'était un circuit extrême, limite trop dur», juge le vainqueur de l'étape et de l'épreuve, Grégory