Sébastien Castella, Matías Tejela, César Jiménez, Miguel Angel Perera : les jeunes toreros de la nouvelle vague ont remis la passe du pendule à l'heure et au goût du jour. Elle se donne en tout début de faena. Le torero est au centre. Il a sa muleta devant lui, dans la main droite. Il appelle le toro qui est à vingt, trente mètres. Le toro fonce. Au dernier moment, le torero tend sa muleta dans son dos et dévie in extremis sa ruée.
L'exactitude du balancier est la politesse du pendule. Cette passe risquée, certainement d'origine mexicaine, était pratiquée dans les années quarante par Arruza, puis Lomelín, et récemment par Alejandro Silveti. Elle est plus périlleuse à faire devant les toros mexicains, qui attaquent plus lentement. Silveti précisait que le pendule était plus compliqué à exécuter, mais moins spectaculaire quand le toro était proche. Tremendisme. Mais la systématisation du pendule lui fait perdre son impact émotionnel. Le public réagit moins à ce moment de dangereuse théâtralité avec quoi les jeunes toreros postmodernes introduisent leur travail. A trop faire le pendule, on finit par perdre son temps et le tremendisme s'use lorsqu'on s'en sert.
Ostentation. Le tremendisme, un courant esthétique né en Espagne au XXe siècle est, selon le Diccionario enciclopédico, une «tendance artistique caractérisée par une ostentation accusée envers les valeurs esthétiques formelles, et y compris morales, les plus communément admises». La tauromachie a gardé le mot ostentation. L