Villefranche-sur-Mer envoyé spécial
A 15 ans, Guillaume Nery faisait des concours d'apnée au fond d'un bus, il était meilleur que ses potes, il a continué à s'entraîner dans son lit, il tenait 4 minutes, il a vu un docu sur la plongée, s'est dit qu'il allait essayer. En 2002, à 20 ans, il descend à 87 m, record du monde. Mercredi, à l'entraînement, il fait 105 m. Mais ensuite, combien annoncer, pour devenir champion du monde d'apnée en poids constant ? (1) Il faut dire à l'avance la distance qu'on compte faire, sans savoir ce que les autres vont demander. Les autres, c'est d'abord Carlos Coste. Jeudi, à l'entraînement, le Vénézuélien demande 112 m, neuf mètres de plus que le record du monde. «Il y a un jeu psychologique pour pousser les autres à la faute», dit Carlos, 29 ans. Les 112 m ? «J'étais proche !», assure-t-il au sortir de l'eau. Toutefois vendredi, il a annoncé viser 105 m. Les 112, c'était de l'intox. Quant au recordman du monde tchèque Martin Stepanek (103 m), il ne demande que 100 m. Surprise. Du coup, Guillaume Nery, qui vise 103 m, peut monter plus haut sur le podium. «Ça me fait une pression de plus», dit-il. Le plus ambitieux, l'Autrichien Herbert Nitsch, a, lui, réclamé 107 m.
Syncope. Pourtant, économiser son souffle, c'est du boulot. Pour Loïc Leferme, 171 m en no limit (2), un record représente «dix mois de travail dans la tête, et 6 à 7 mois dans les pattes». Leferme, 35 ans, assure : «La compète est anecdotique. L'important, c'est de redécouvrir son corp