Téhéran correspondance
La salle de lutte est à quelques rues du grand bazar, dans le sud de Téhéran. Chaleur d'enfer et brouhaha continu. Pas une présence féminine parmi les spectateurs, encore moins sur la piste. Au centre, deux colosses en maillot moulant et épaules bombées se toisent avant de s'empoigner. Objectif : faire basculer l'autre sur le dos et maintenir ses deux omoplates au sol le temps de deux secondes. La lutte est «libre», il est ainsi possible de saisir l'adversaire par les jambes. Malgré les visages farouches et les dégaines de mauvais garçon, l'ambiance est étonnamment bon enfant. Les participants venus de 23 pays différents et assis côte à côte dans les tribunes discutent technique dans un anglais de cuisine. Ils s'encouragent mutuellement avant de passer à l'action.
Affaire d'hommes. La lutte est généralement une affaire d'hommes et il n'en est pas autrement à Téhéran où se déroulent jusqu'à aujourd'hui les 14es championnats du monde de lutte libre des vétérans, c'est-à-dire des plus de 35 ans.
Pour seuls représentants français, Germain Tilagone, 70 ans, et son fils Patrick, âgé de 41 ans, sont venus à leurs frais, déboursant près de 10 000 euros à deux pour participer à ces mondiaux. Seule requête à la Fédération française de lutte : leur prêter une tenue. «On n'allait tout de même pas représenter la France habillé comme des clodos», s'exclame Germain, champion dans sa catégorie d'âge lors de la première édition de ces championnats en 1992 en Colombie et q