On finissait par se demander si l'immense joueur qu'est Andrei Chevtchenko connaîtrait un jour les joies d'une Coupe du monde. Depuis samedi, la réponse est oui : l'Ukraine est allée chercher un point en Géorgie (1-1) et ne peut plus se faire chiper la tête du groupe 2 des Eliminatoires pour le Mondial 2006. «Le rêve est devenu réalité», a commenté l'attaquant milanais (et Ballon d'or 2004), qui ne parlait pas pour lui mais pour son jeune pays : depuis l'indépendance de 1991, jamais la sélection ukrainienne ne s'était qualifiée en phase finale.

L'un des architectes de cette performance n'est autre qu'Oleg Blokhine, superstar du foot soviétique au tournant des années 70-80 et adversaire malheureux des Verts de Robert Herbin en 1976. Désormais député du parti social-démocrate uni (PSDU, centre gauche), il avait été contraint de lâcher son poste de sélectionneur cet été : la loi veut qu'un député ne puisse exercer une autre fonction officielle. Blokhine n'a pu remettre la main sur la sélection qu'à la condition de ne pas percevoir de salaire pour ses activités footbalistiques. Samedi, il plastronnait : «Je sais que l'on va crier au fou, mais je crois que nous pouvons gagner cette Coupe du monde.»

Deux autres équipes ont ramassé leurs billets pour le Mondial : les Etats-Unis, vainqueur du Mexique (2-0) samedi à Columbus (Ohio). Et le Brésil, champion du monde en titre, vainqueur du Chili ( 5-0) hier soir à Brasilia. Américains, Brésiliens et Ukrainiens rejoignent ainsi l'Allemagne