Lens envoyé spécial
Ça nous a pris en seconde mi-temps, alors que le peuple lensois se laissait aller à faire tomber quelques sifflets sur la prestation tricolore de samedi (victoire 3-0, deux buts de Djibril Cissé et un Féroïen contre son camp) face aux îles Féroé. On s'est rappelé le calvaire d'Evgueny Yevtushenko l'attaquant du Dynamo de Kiev, pas le poète. 1986 : le Mundial au Mexique, l'URSS passe 6 buts à la Hongrie ; 6 et pas 7, car Yevtushenko, donc, manque un penalty en fin de match. Ce raté, le coach soviétique ne le supporte pas. Le lendemain, il expédie son joueur à l'île du Diable : deux heures entre midi et deux plus de 40 °C au soleil à frapper penalty sur penalty, interdiction de faire une finesse. Le malheureux en sort exsangue, avec des cuisses en ciment.
Les temps ont changé. Plus aucun sélectionneur n'a le pouvoir d'user de tels moyens de rétorsion. Ses gars lui riraient au nez. Samedi, l'équipe de France a parfois horripilé le public. On a vu des ballons piqués dans des périmètres minuscules, des quadruples redoublements de passe qui se terminaient en touche, certains Bleus (la palme à Thierry Henry) «dévorer» la sphère au lieu de la lâcher, etc. Ensuite, Zinedine Zidane a statué : «Il fallait faire ce match.» Traduire : enfiler un short, prendre 3 points contre Féroé, ne pas prendre de coups.
«Efforts inutiles». Le match de Dublin, mercredi, était dans toutes les têtes. N'empêche. Lilian Thuram a sévèrement recadré son monde à la pause. Le match term