Dublin envoyé spécial
Aucun des joueurs tricolores sélectionnés pour Dublin n'aura donc, jusqu'à ce soir, mis les pieds à Lansdowne Road. Compte tenu de l'enjeu (lire ci-dessous), ils risquent de passer à côté de l'instant. Dommage. Les 6 000 sièges en bois, le lierre et les herbes folles recouvrant les murs de soutènement, le Dart (pour Dublin Area Rapid Transport) qui fait très distinctement trembler la tribune principale : tout cela n'a rien à voir avec l'ordinaire des stars du foot d'aujourd'hui, l'hymne pompier de la Ligue des champions et les enceintes transformées en «lieu de vie» traduire : en multiplexe commercial. Lansdowne Road n'est pas précisément le genre de stade qui pousse à s'essuyer les pieds en entrant. C'est une enceinte de cambrousse, noircie, enclavée : on tombe dessus par hasard. Il y a de la mousse sur les tuyaux en fonte. Et un pylône qui semble soutenir un abri de jardin, qui s'avère être vérification faite la salle de conférence du stade.
Paradis fiscal. Hier, des ouvriers s'affairaient encore à monter des tubulures derrière les deux buts, praticables, qui feraient hurler toutes les commissions de sécurité d'Europe. L'odeur d'urine pique les yeux. Les propriétaires du lieu laissent filer. En 2007, Lansdowne Road doit fermer pour rénovation. Ça durera cinq ans, au bas mot. Le Dublin d'aujourd'hui est un paradis fiscal où prospèrent les entreprises high-tech et l'industrie pharmaceutique, et où on importe de Pologne les ponts destinés à enjamber