Lucie Decosse est soulagée. Le staff de l'équipe de France aussi retrouve sourire et couleurs après une année sur la sellette depuis le fiasco des Jeux d'Athènes. Avec le titre de championne du monde de Lucie Decosse en 63 kg et la médaille d'argent décrochée par Gévrise Emane en moins de 70 kg, le judo tricolore totalise déjà cinq médailles après deux journées de compétition. En coulisse, Stéphane Traineau, le directeur des équipes, jubile. Pour lui ce n'est que justice. «Ces cinq médailles, et ce n'est pas fini, assure-t-il, représentent le dividende du travail qui a été engagé avant.» Nul n'ignore qu'avec l'élection d'un nouveau président (Jean-Luc Rougé), et la nomination d'un nouveau directeur technique national (Brigitte Deydier), l'équipe dirigeante devrait subir quelques modifications. Mais vendredi l'heure était aux larmes et aux embrassades: le titre de Lucie Decosse était annoncé et attendu depuis trop longtemps.
«J'en ai rêvé tous les soirs, lance la jeune femme de 25 ans. Cela fait dix ans que je m'entraîne dur pour ça. J'avais envie d'un truc fort !» Timide de nature, voilà que Lucie la Guyanaise parle sans retenue. «Je sais que ce n'est que du judo mais l'objectif était de se faire plaisir ici. Je n'avais rien fait aux JO, rien aux championnats du monde il y a deux ans. J'en avais marre.»
Démons. Lucie Decosse prend cette couronne comme une revanche. Enfin, elle a défié ses démons en battant le podium olympique d'Athènes, finissant en beauté fac