Pour gagner un titre du Grand Chelem chez les filles, rien de tel qu'une année sabbatique pourrie par les blessures, passée en rééducation, à se demander si ce n'est pas le bon moment pour envoyer bouler le tennis. La Belge (wallonne) Justine Henin-Hardenne avait fait le coup en remportant Roland-Garros en juin ; sa compatriote (flamande) Kim Clijsters l'a imitée samedi, gagnant à New York l'US Open au terme d'un de ces non-matchs (6-3, 6-1 en 1 h 05, changements de côté compris) dont son adversaire du jour, Mary Pierce, partage le secret avec pas mal d'autres joueuses du circuit.
Plein pot. Ce secret, la Française l'a éventé après la partie devant une audience sidérée. «Je savais déjà dès le premier jeu que j'allais avoir du mal. Kim a un style différent de toutes les autres joueuses que j'ai dû affronter au cours de la semaine. Aujourd'hui, ce n'était simplement pas mon jour.» Résumons. Clijsters est «différente» : elle défend comme une acharnée plus qu'elle n'entre dans les canons du tennis féminin d'aujourd'hui. Elle frappe plein pot à gauche, puis à droite, puis à gauche, puis à droite, et ainsi de suite. Pierce pige le truc très vite : «Quand Clijsters est revenue de 0-30 à 30 partout, j'ai compris.» Donc elle se résigne. Plutôt que de manoeuvrer la fille qui lui fait face, elle frappe et frappe encore à s'en faire claquer le biceps, entasse 28 fautes directes, prend une raclée, expédie son speech, sort sous le regard indifférent du public et explique que son adversaire