Menu
Libération

L'argent triste

Article réservé aux abonnés
publié le 12 septembre 2005 à 3h39

Le Caire envoyé spécial

Frédérique Jossinet aurait préféré finir avec de l'or autour du cou et terminer ainsi ces championnats du monde avec une récompense qu'elle attend depuis dix ans. Fred a encore fait le gros dos, les yeux rougis par une défaite qu'elle ne méritait pas. Après avoir survolé la compétition en gagnant tous ses combats de la journée avant la limite, la Parisienne s'est retrouvée en finale des moins de 48 kg face à Yanet Bermoy, une Cubaine pratiquement inconnue, pur produit de Ronaldo, l'immuable gourou de Cuba.

Vélocité. Une finale qu'elle n'a pas pu gérer, gênée par l'antijudo et la tactique diabolique mise en place par son adversaire et son coach. Pourtant, l'énergie débordante de la petite blonde, les éclairs métalliques qu'elle lance chaque fois qu'elle pose les pieds sur un tatami faisaient d'elle une machine de guerre. «Je ne l'ai jamais vue aussi forte que cette année», a confié son entraîneur, Laurent Calleja, accablé lui aussi par le sort de cette fille condamnée depuis 1995 à collectionner les médailles d'argent ; la dernière datait du mois de mai et des championnats d'Europe. Sa vélocité et son énergie explosive auraient pourtant dû faire trembler n'importe qui.

L'absence de sa rivale de toujours, la Japonaise Ryoko Tamura Tani, monstre de la catégorie avec six titres mondiaux et deux titres olympiques, lui ouvrait même une voie royale. Ses démons avaient disparu. Elle se sentait libérée et surtout sereine. Trois pénalités plus tard, l'or s'était e