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Libération

Trop clinquante Golden League

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publié le 12 septembre 2005 à 3h39

Monaco envoyé spécial

Comme avant elle l'Américaine Marion Jones ou la Mozambicaine Maria Mutola, la triple sauteuse russe Tatiana Lebedeva a décroché à son tour le «jackpot» de la Golden League, véritable nirvana pécuniaire de l'athlétisme spectacle. Seule à avoir remporté les six épreuves du circuit ­ Paris, Rome, Oslo, Zurich, Bruxelles et Berlin ­, il lui suffisait de faire acte de présence ce week-end à la «Finale mondiale de l'athlétisme» organisée depuis trois ans en principauté de Monaco pour encaisser le million de dollars mis en jeu. Qu'une athlète trentenaire, née aux confins de l'Oural, dans une famille modeste comptant ses roubles, s'enrichisse un peu, a priori personne ne songerait à y redire. Ce n'est pas toujours le cas dans tous les sports, mais Lebedeva a «mouillé le maillot», au point de ne pouvoir tenir son rang aux Mondiaux d'Helsinki à cause d'une blessure.

Symboles. Pour beaucoup, cette aisance offerte aux athlètes «méritants» constituerait d'ailleurs l'atout peu contestable de la formule. «Nous voulons récompenser les meilleurs. Ils gagnent de l'argent ? A mes yeux cela n'a vraiment rien de scandaleux», affirme ainsi Gérard Rousselle, le directeur du meeting Gaz de France-Paris-Saint-Denis, intégré dans le circuit en 1998. Responsable d'un événement patronné à l'origine par l'Humanité, ancien militant syndical et membre du PCF, Rousselle assume l'image «fric» très marquée de la Golden League. «Evidemment, cela ne va pas exactement dans le sens de mes co