La banlieue s'émancipe. Créteil sort de l'anonymat et s'impose en leader de la Ligue 2. Personne n'attendait ce club à une place aussi flatteuse : premier avec 15 points, avant leur rencontre, ce soir à domicile, contre Guingamp. Surtout après un championnat laborieux l'année dernière, où l'Union sportive Créteil Lusitanos (USCL) fut 27 fois reléguable sur 38 journées. Pourtant, les Cristoliens sont bien là, en tête du classement. Quatre victoires et trois nuls en sept matchs : une performance inégalée depuis leur remontée en L2 il y a six ans. Le combat annuel contre la relégation est devenu obsolète.
Anomalie. Il n'en fallait pas plus pour relancer un débat vieux comme le foot parisien : y a-t-il une place pour un deuxième club d'élite en Ile-de-France ? «Oui, il y a une place à prendre à côté du PSG, assure le président de l'USCL, Armand Lopes. Paris est la seule capitale d'Europe à n'avoir qu'un seul club de haut niveau.» Comparée à Londres (Arsenal, Tottenham, Charlton, Chelsea et Fulham), Madrid (Atletico et Real), Rome (Lazio et AS Rome), Lisbonne (Benfica et Sporting). L'exception française est frappante. A demi-mots, Créteil ambitionne de corriger cette anomalie.
Recette du succès : une stabilité inédite. «On a pratiquement gardé la même équipe, alors que d'habitude 10 à 15 joueurs partent à l'intersaison. Le groupe se connaît mieux, ça fait la différence sur le terrain. Tactiquement, la machine est bien huilée», avance le défenseur Samir Amirèche, qui enfile le maill