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Libération

De plus en plus d'agents en circulation

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Encore inexistants il y a cinq ans, les managers de coureurs se sont emparés d'un marché lucratif.
publié le 26 septembre 2005 à 3h50

Madrid envoyé spécial

Autrefois, le cyclisme avait ses directeurs sportifs ombrageux qui fixaient les prix des coureurs comme à la foire. On se tapait dans la main pour sceller l'affaire. Un nouveau venu est apparu dans le paysage cycliste : l'agent. «Il y a quatre ou cinq ans», raconte Gianni Savio, manager de l'équipe Selle Italia, qui fait lui-même beaucoup dans le grimpeur colombien. L'agent du coureur est comme le lapin, il frétille du nez sur la carotte. Pour placer un coureur, il se comporte parfois comme un vendeur d'encyclopédies. Une fois qu'il a mis le pied dans la porte, il est presque impossible de s'en débarrasser. Marc Madiot (Française des jeux) raconte : «C'est fou, en ce moment, ce qui se passe à Madrid. Les agents tournent à plein pétrole ! Tiens, j'en ai un qui m'appelle tous les jours pour son coureur portugais, mais j'en veux pas de son coureur portugais !»

Escogriffes. Ces placiers osent des choses insensées. Comme vendre à un directeur sportif français qui cherchait un grimpeur son absolu contraire. En guise de grimpeur, ce fut de l'un des plus grands rouleurs de ces cinq dernières années, Jens Voigt, qu'hérita Roger Legeay. Finalement, le directeur du Crédit agricole n'a jamais regretté d'avoir été sur le moment abusé par cet agent allemand assez culotté. Qui sont ces managers de coureurs ? Il y en a de tous ordres. Il y a ceux qui se découvrent une vocation subite. «J'en connais quelques-uns qui, en se levant un beau matin, ont décidé qu'ils seraient