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Libération

Sonnés par le bronze

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publié le 26 septembre 2005 à 3h50

On n'a pas fini d'aimer le basket pour son extraordinaire faculté à se contredire, à transformer en une fraction de seconde un jeune dieu multimillionnaire en gosse ravagé par le chagrin. On n'a pas fini d'aimer non plus ces fins de match western, entre la stylisation et le raccourci, où la multiplication des fautes et la gravité de l'instant contraignent au focus sur trois ou quatre joueurs : les peurs, les antécédents, l'ego, la capacité ou l'impuissance à mettre les doigts dans la prise pour voler le feu du ciel.

«Pas comme ça». Samedi, dans le droit fil d'une semaine inouïe qui les avait vus battre la Serbie-et-Monténégro puis la Lituanie, gagnant ainsi leur ticket pour le Mondial 2006, les Bleus ont dominé la Grèce en demi-finale. Sur les ailes d'un Tony Parker pour la première fois à son niveau (20 points, 3 passes décisives), ils se sont extraits du bourbier millimètre par millimètre, mais comme une évidence : l'équipe de France était plus dure, plus fine, plus «sentie» que son homologue hellène. Au prix d'un «très, très gros match» (Tony Parker), les Français ont creusé un écart de 7 points (62-55) à quarante-sept secondes du terme. Après ça, ils ont perdu le match (66-67). Frédéric Weis, étranglé par l'émotion : «Je me laisse la soirée pour pleurer un peu.» Mickaël Pietrus, trente minutes à en prendre plein la gueule et à ramer contre le courant : «Pas comme ça. Je veux bien perdre, mais pas comme ça. On en rêvait. On est abattu. Fait chier.»

Les Bleus menaient de 3 p