Lille en Ligue des champions cette saison, c'est l'histoire de SDF se retrouvant au SDF. Privés de stade aux normes de l'élite française ­ le projet de modernisation de Grimonprez-Jooris est toujours bloqué par la justice saisie par les défenseurs de l'environnement (1) ­, les Nordistes disputent leurs matchs de Ligue 1 «à domicile» au Stadium de Villeneuve-d'Ascq. Mais le lieu n'est pas aux normes européennes et voilà les Lillois contraints de disputer au Stade de France, à Saint-Denis (200 kilomètres par autoroute), le premier de leurs trois prochains matchs de poule, face aux Espagnols de Villareal, ce soir.

Rivalité. Le stade Félix-Bollaert de Lens fut bien envisagé dans un premier temps. Mais pour cause de rivalité régionale, de nombreux supporteurs lensois ont fait savoir par avance qu'ils y étaient opposés et qu'ils le feraient savoir au président, Gervais Martel. L'un d'eux expliquait hier : «Ça ne ressemblait à rien. C'est comme si Saint-Etienne allait jouer ses matchs européens à Lyon ou l'inverse.» Pour ces trois soirées dans l'enceinte où les Bleus furent sacrés champions du monde, le consortium du SDF prélèvera son écot sur chaque billet, auquel s'ajoutera une taxe sur les spectacles de 12 %, acquittée à la ville de Saint-Denis. Le budget sécurité pour les trois rencontres s'élève à 1,5 million d'euros : dix fois plus que ce qu'il en coûte ordinairement pour trois matchs de L1 à Villeneuve-d'Ascq.

Survivre. Le président délégué du Losc, Xavier Thuilot, évoquait, h