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Libération
Interview

«Puerta tombe pour pas grand-chose»

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publié le 7 octobre 2005 à 4h00

Médecin du sport, Jean-Pierre Mondenard est l'auteur d'une somme (1) sur le dopage. Il explique à Libération pourquoi, au-delà du cas Puerta, l'amateur a tout lieu de se méfier.

Qu'est ce que l'étiléfrine ?

Un stimulant qui agit sur le coeur. Il augmente le débit cardiaque, donc le volume sanguin qui circule dans le corps. L'étiléfrine permet d'être plus vite en action : l'activité est plus grande, l'envie aussi. Si l'on se rapporte aux effets, la cocaïne et les amphétamines sont, dans le même genre, beaucoup plus efficaces. De plus, c'est un produit qui figure sur la liste du CIO depuis 1992. Il est connu et facilement détectable : on le trouve donc rarement dans les urines des athlètes.

Des précédents?

Deux. La nageuse française en eaux vives Anne Chagnaud, suspendue 14 mois en 1995. Et le slalomeur autrichien Rainer Schönfelder (vainqueur de la Coupe du monde en 2004, ndlr), qui s'en est tiré avec une mise en garde : il avait l'habitude d'acheter un médicament pour se soigner. En Autriche, ce médicament ne contenait pas d'étiléfrine. En Suisse, si. Donc, circonstances atténuantes.

Comment interpréter ce contrôle positif à l'étiléfrine?

Ce produit disparaît en 48 heures des urines, ce qui démontre que Puerta l'a pris le jour de la finale ou la veille. De plus, comme tous les stimulants, il n'est pas recherché en dehors des périodes de compétitions. Ce qui paraît étrange : les stimulants peuvent permettre à l'athlète de s'entraîner, ils influent sur les performances. L'étiléfrine