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Libération
Interview

«Le coup du ""petit Suisse"" qui est bien content de perdre 1-0, c'est terminé»

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publié le 8 octobre 2005 à 4h01

Le football helvétique a dix ans. Bernard Challandes, aujourd'hui entraîneur des moins de 21 ans (1) et chef des sélections nationales, fut à l'origine de son essor. Il raconte.

Avant 1995, à quoi ressemblait le foot dans votre pays ?

Un ou deux coachs professionnels à plein temps à la fédération. Les autres entraîneurs à la pige pour deux ou trois jours, lors des rassemblements de la sélection. Des joueurs bien tranquilles, dans leur cocon. Des bénévoles qui se pointent en club après le boulot, à 18h30. Chacun vivote dans son coin.

Que s'est-il passé ?

Le Mondial 1994, où la Suisse passe un tour, déclenche quelque chose. Le Crédit suisse met 5 millions de francs suisses (3,22 millions d'euros) sur la table et donne le mode d'emploi : la moitié pour les A, le reste pour les sélections jeunes. Des entraîneurs pros sont embauchés. Et plusieurs diplômes (entraîneur des gardiens, préparateur physique, etc.) mis au point, tout comme un label de formation. Chaque coach national ratisse quatre ou cinq cantons. Il repère les joueurs et il prêche : plus de libero décroché derrière la défense (c'est ringard), jeu au sol... Un «fond de formation» a aussi été dégagé sur les transferts, une taxe, qui est ensuite reversée à tel ou tel club sous réserve de l'embauche d'entraîneurs diplômés.

Tout cela visait à contourner les carences des clubs ?

Précisément. Mais les clubs ont les joueurs, il fallait donc faire souffler le vent du bon côté. Le FC Thoune, qui dispute la Ligue des champions cette s