Alors que la onzième édition de la Coupe d'Europe de rugby, entamée vendredi soir avec trois matches avancés, entre réellement ce week-end dans le vif du sujet, un vent contestataire, venu d'outre-Manche, souffle sur la compétition. Les cinq clubs anglais engagés dans les six poules qualificatives sont en effet unanimes : ils ne veulent plus entendre parler de finale franco-française comme ce fut deux fois le cas (Toulouse-Perpignan en 2003, Toulouse-Stade français en 2005), ces trois dernières années. L'an passé, la déception avait été d'autant plus cruelle que quantité de supporteurs de Leicester (déjà doubles champions d'Europe en 2001 et 2002), persuadés de retrouver leurs joueurs en finale, avaient réservé, plusieurs mois à l'avance, billets d'avion et places de tribune à Murrayfield. Le tout pour se retrouver à scander, sans trop de conviction, «TWO-LOO-ZAINS ! TWO-LOO-ZAINS !» (leurs bourreaux en demi-finale), ou à agiter mollement les milliers de drapeaux mis gracieusement à leurs dispositions par l'encadrement du Stade français.
«Voir deux équipes françaises s'affronter en finale est d'autant plus frustrant, soulignait récemment Lawrence Dallaglio, que les Anglais ont appris à apprécier de plus en plus la Heineken Cup au fil des saisons.» Et le capitaine des Wasps, champions d'Europe en 2004, d'ajouter : «Pour un joueur de haut niveau, participer à la Heineken Cup est devenu désormais aussi stimulant que de s'aligner dans le Tournoi des six nations.»
Autant dire que s