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Libération
Interview

«Les dopants ne sont ni protecteurs ni bénins»

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publié le 22 octobre 2005 à 4h12

L'engagement de Bode Miller en faveur de certains produits dopants est-il absurde sur le plan strictement médical ? Les arguments du vainqueur de la Coupe du monde 2005 ont l'évidence des explications simplistes. Avec un peu de contrôle, affirme l'Américain, ces produits permettraient d'éviter blessures et séquelles de blessures. De plus, selon lui, les soucis de santé liés au très haut niveau sont plus graves que les conséquences d'un dopage «raisonné et raisonnable». «Propos démagogique et faux», rétorque Olivier Rabin, le directeur scientifique de l'Agence mondiale antidopage (AMA), joint vendredi à Montréal.

Ce que préconise Bode Miller peut-il protéger les skieurs ?

On trouve dans la nature des substances «protectrices» connues et scientifiquement validées : la vitamine E ou C, les flavonoides, un verre de vin rouge... Mais l'EPO ou l'hormone de croissance, non, en aucun cas ! Au contraire, leur consommation n'est pas sans danger pour la santé, quoi qu'il en dise. L'EPO est prescrite médicalement pour des pathologies lourdes, des cancers liés à déficits rénaux. Ce n'est pas donc exactement anecdotique. Idem pour l'hormone de croissance (DHEA), que certains sportifs présentent un peu légèrement comme anodine, uniquement parce qu'elle est en vente libre dans quelques rares pays, dont les Etats-Unis. Les dopants ne sont ni protecteurs ni bénins.

La triche mise à part, pouvez-vous affirmer qu'aucune substance dopante ne soit «bénéfique», comme l'évoque Miller ?

A 100 % non. Pou