Samedi, quelques heures avant le coup d'envoi de France-Australie à Marseille (1), les premiers billets de la prochaine Coupe du monde seront mis en vente à l'attention de divers privilégiés : licenciés des fédérations et abonnés des clubs. Même si ceux-ci sont prioritaires jusqu'au 9 avril 2006, date à laquelle le grand public pourra alors se précipiter vers les guichets, il n'échappera bien sûr à personne que le Mondial 2007 est désormais lancé. Le match opposant la seule équipe à avoir remporté deux fois le titre suprême (1991 et 1999) à un postulant d'autant plus crédible qu'organisateur de la compétition sort donc du cadre bon enfant entourant les chocs hémisphériques traditionnels pour se transformer en premier test d'évaluation des candidats à la sélection finale.

«Déstabiliser». Autant dire qu'à l'intérieur comme autour du groupe France la mobilisation est totale. Inattendue même parfois, lorsque par exemple Nicolas Sarkozy, ministre des banlieues, sensible au phénomène de masse généré par le rugby, débarque en grande pompe à Marcoussis, histoire de casser une petite graine avec des joueurs plus ou moins ravis. «L'entrevue a été... intéressante, commentera ainsi le troisième ligne Rémy Martin ; il nous a expliqué que même quand on était petit de taille on pouvait réussir dans la vie.» Un discours tactique limité (Jean-Pierre Raffarin fit mieux en son temps, lui qui, il est vrai, avait jadis pratiqué), mais probablement rassérénant pour le presque double mètre parisien