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Libération

Le XV défense

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publié le 7 novembre 2005 à 4h26

A Marseille

Il serait bien sûr prématuré, pour ne pas dire indécent, de prétendre que l'équipe de France de rugby va remporter «sa» Coupe du monde en 2007. Mais, au lendemain de sa victoire marseillaise contre l'une des nations majeures de la planète ovale, on peut tout de même porter à son crédit la maîtrise d'un nouvel atout non négligeable dans la course au titre suprême : la rigueur. Contre des Wallabies, vice-champions du monde en titre, pourtant bien résolus à ne pas subir leur sixième défaite d'affilée (ce qui ne leur était plus arrivé depuis la fin des swinging sixties), les hommes de Fabien Pelous ont en effet donné une leçon de «french réalisme» dont on ne les croyait pas forcément capables. Adoptant une espèce de compromis satisfaisant entre tactique et clairvoyance, méthodologie et «french flair».

Pilonnés dès le coup d'envoi par des adversaires connus pour leur capacité à enchaîner les temps de jeu sans jamais partager le ballon, les Bleus se sont immédiatement adaptés à la situation en érigeant le système défensif draconien qui s'imposait et qui, à l'exception d'un plaquage manqué d'Aurélien Rougerie sur l'arrière Chris Latham dans les arrêts de jeu (sanction immédiate : un essai de Drew Mitchell), n'a jamais failli. Aussi la cavalerie toulousaine, dont on avait tant vanté (à juste titre) les vertus offensives, a-t-elle paradoxalement passé l'essentiel de son temps à bloquer, avec succès, les courses orientées des deux anciennes bombes anciens treizistes Wendell