La septième transat Jacques Vabre a donné lieu à un drôle de mariage. Entre le marin dunkerquois Joe Seeten et l'alpiniste italienne Cecilia Carreri, qui naviguent à bord de Mare-Verticale (1). Si Joe, investi depuis longtemps dans l'univers océanique, n'a plus besoin d'être présenté sur les mers du globe, Cecilia, à tout juste 50 ans, débarque totalement dans le milieu de la course au large. Himalayiste réputée, elle a sillonné le monde à la recherche des lieux les plus beaux. Passionnée d'escalade sous toutes ses formes, mais aussi de ski-alpinisme, elle a organisé des expéditions dans les Alpes, au Népal, au Maroc, au Tchad et au Pérou. Et Planté sa tente au pied des rochers de parcs naturels réputés, tel le Yosemite Park. «J'ai ouvert de nombreuses voies de niveau 6», assure-t-elle.
Aventurière. Cette Vénitienne habite Mantoue. Elle quitte facilement la ferme familiale, qu'elle partage aujourd'hui avec sa soeur, pour s'isoler dans les Dolomites toutes proches : «Je me suis lancée dans l'alpinisme extrême. J'avais en tête de découvrir le Lhoste [un des sommets himalayiens], me plonger dans ce qui était une nouvelle réalité pour moi. J'ai tenté ma chance seule, juste avec quelques sherpas.» Parallèlement à ces longues escapades vers une solitude salvatrice, Cecilia pratique aussi la voile. Depuis son plus jeune âge : «Oh, juste autour de la Sardaigne. J'avais 14 ans et mon père m'avait inscrite au Centro velistica Caprera. En fait, j'ai toujours navigué.»
Les yeux bleu-gris,