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Libération

Le degré zéro-zéro

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publié le 14 novembre 2005 à 4h33

France-Allemagne 0-0.

Lilian Thuram, dont c'était décidément la semaine, a clos l'austère chapitre du France-Allemagne (0-0) de samedi à Saint-Denis : «Ça a vraiment été bon de notre part. Là, je vous parle d'organisation ; d'une équipe patiente qui ne s'est pas jetée vers l'avant quand l'Allemagne attendait de récupérer un ballon dans nos quarante mètres pour jouer le contre-pied (un italianisme : de contropiede, contre-attaque). C'est difficile pour moi de juger parce que je n'ai pas trop d'expérience (il compte désormais 110 sélections !), mais il me semble que l'équipe de France a dégagé une grande maturité. Il ne faut pas non plus se cacher que le match en Martinique, trois jours plus tôt, a pesé.» Quoi qu'on ait vu samedi, il faut prendre les explications du Turinois au pied de la lettre. Tous ont dit comme lui. Voilà pour ce match à trois occasions de but, où le gardien allemand d'Arsenal, Jens Lehmann, avait des allures d'eskimo sur sa banquise, pris dans les glaces dans le lointain.

C'était pourtant un jour où il fallait bien regarder. L'horloge marquait 22 h 10 quand des pignes sont parties entre spectateurs et stadiers tribune sud : une vingtaine de personnes ont tenté d'envahir la pelouse ; le service d'ordre a joué son rôle et 70 spectateurs environ ont été évacués manu militari ­ un étrange défilé entrecoupé de groupes de gamins serrés les uns contre les autres, fuyant la castagne par l'avant. Thuram : «Sincèrement, je ne me suis aperçu de rien.» Vu de l'extérieu