Le catamaran Victorinox n'a rien d'un bateau de course. Avec son petit escalier sur le pont arrière, il pourrait très bien accueillir quelques vacanciers en maillot de bain pour une balade en mer avec apéro et brochettes de thon au programme. A bord, deux papys plus habitués à régater sur lac qu'à traverser les eaux tumultueuses du golfe de Gascogne.
Dany Monnier, un Suisse de 59 ans et doyen de la course, est le propriétaire de cette villa flottante de luxe. Il embarque avec lui Pierre Dupuy, un Français de 47 ans. Les deux hommes, fondus de voile, se sont rencontrés sur le lac Léman. C'est leur première Route du café, et ils comptent bien rejoindre Bahia sans encombre. «Nous sommes très loin des problèmes de poids des autres bateaux, avoue Dany. Nous irons à notre rythme, en faisant attention à ne pas se mettre sur le toit. Je ne suis pas assuré.» Dany a déjà cassé au large de l'Irlande lors du convoyage. Alors, à quelques heures du départ, Dany et Pierre réparaient encore les principaux dégâts.
Mafia. Ex-homme d'affaires installé à Oberrieden, près de Zürich, Dany Monnier a donné dans le négoce international du pétrole pendant trente-cinq ans, avant de tenter un autre type d'entreprise. «J'ai eu l'idée de monter ma propre fabrique de pâtes. Puis j'ai étudié un peu plus la question. Je me suis rendu compte qu'en Ukraine la consommation de pâtes était nettement inférieure aux autres pays. 2,5 kilos par tête et par an au lieu de 6 dans les autres pays. Il fallait faire quelque