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Libération

Salvador en temps records

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publié le 19 novembre 2005 à 4h39

Salvador de Bahia envoyé spécial

Hier, alors que le crépuscule tombait sur la ville de Salvador transpirante et jolie comme un coeur, la capitale de l'Etat de Bahia, baroque et comme taillée à facettes, éclairait le large de ses lumières comme une Manhattan tropicale. Et il faut bien dire que vu du large, ça avait une certaine gueule quand à 21 h 13, heure de Paris, Crêpes Whaou !, le trimaran de 50 pieds (15,24 m), des Escoffier père et fils, coupait le premier la ligne de la 7e Transat Jacques Vabre. Les Escoffier, premiers tout court ou premiers de leur classe ? (lire page 20). C'est en tout cas une victoire qui ne peut être qualifiée de pittoresque même si l'histoire de cette famille de pêcheurs de Saint-Malo ne manquera pas d'attendrir les coeurs plus endurcis. Franck-Yves n'en est pas à ses premières armes, lui qui, sur un trimaran 50 d'un autre âge a déjà remporté la Route du rhum dans sa catégorie en 1998 et 2002. Ils sont pourtant, «semi-pros de la voile», comme il serait plus juste de qualifier le père, pêcheur, et le fils, ingénieur. Quand on demandait au départ lequel des deux prendrait soin de l'autre en mer, le père répondait : «Ça fait quand même vingt-cinq ans que je veille sur lui ! C'est à lui de prendre le prochain quart... de vingt-cinq ans.» Après douze jours et six heures à la moyenne de 14,75 noeuds, les voilà l'oeil brillant et rasés de près.

«Moustache». Franck-Yves a eu ses mots sur son fils : «Il connaît bien son père : il fallait construire un batea