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Libération

Premiers de la casse

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Le rescapé Banque populaire, suivi de deux autres grands trimarans, a remporté hier la Transat Jacques Vabre dans l'indifférence de Salvador (Brésil) plus intéressée par une course automobile.
publié le 21 novembre 2005 à 4h39

Salvador de Bahia envoyé spécial

Premier de sa classe, le trimaran Banque populaire (Bidégorry-Lemonchois) était forcé de tirer d'ultimes bords dans la baie de Tous les Saints, dans laquelle mouillaient sept cargos. Le bateau bleu et blanc a finalement coupé la ligne hier après 14 jours et 1 heure de traversée, dans une indifférence un peu désobligeante au regard de la performance (le record de Groupama sur ce parcours de 5 190 milles est battu de 7 heures). Le deuxième, Gitana 11, arrivait à 15 h 50, heure locale, soit 3 heures et 3 minutes après, devant Géant (quarante minutes plus tard), dans un final épuisant pour les équipages. «Cette victoire n'a pas été dure, elle a été très dure», a lâché Bidégorry, le skipper basque qui parle pour deux. Lionel Lemonchois, le coskipper, assez abîmé physiquement, a ajouté, sur ce ton égal qui est le sien, malgré l'émotion qui les a gagnés quand ils ont affalé la grand-voile : «C'était intense et dur, quand tu fais ce boulot, il faut s'attendre à souffrir. Quand on le sait, ça surprend moins, mais on a tous une capacité étonnante à oublier les mauvais moments.»

Aucun regard. Salvador est une ville merveilleuse et complètement toquée. Elle tourne définitivement le dos à la mer. En voici la preuve. Toute la ville était, en ce dimanche, et dès l'aube, dans la rue pour assister à une course automobile dont l'arrivée était jugée devant une pompe à essence. A 100 mètres de là : la gare maritime et les bateaux de la Jacques Vabre qui cuisent so