George Best (59 ans) est mort vendredi d'une infection pulmonaire. L'alcool l'aura tué. Au lendemain, coïncidence ironique, de l'ouverture no limit des pubs britanniques jusque-là tenus de ne plus servir d'alcool après 22 h 50. Vendredi matin, le professeur Roger Williams, qui s'occupait de l'ancien footballeur de Manchester United à l'hôpital Cromwell de Londres, avait déclaré : «Quand je me suis levé, je m'attendais à ce qu'on me dise qu'il était mort pendant la nuit. C'est très surprenant, mais c'est un homme costaud à bien des égards.»
Un homme costaud qui aura toujours tenté le diable : même sa greffe du foie, en 2002, n'a pas eu raison de sa passion pour l'alcool. La greffe avait nécessité une opération de dix heures. Il avait fallu lui transfuser vingt litres de sang c'est-à-dire 40 demi-litres, donc autant de pintes. Commentaire de l'intéressé : «Dix heures pour quarante pintes, j'ai battu mon record d'une dizaine de minutes.» Un de ses anciens coéquipiers, dans la presse anglaise : «Le problème, c'est que George a toujours eu trop facilement l'allure, le charme, le talent, les filles... et même, tenez, son foie.»
Malédiction. George Best est né le 22 mai 1946 à Belfast, en Irlande du Nord. Sportivement, c'est un peu la malédiction : l'éternelle faiblesse de la sélection nord-irlandaise lui fermera la porte de toutes les phases finales de Coupe du monde ou de championnat d'Europe qu'il était en âge de disputer. En 1961, sir Matt Busby, manager de Manchester United, r