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Libération

Les filles de Montpellier touchent au but

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Football. Elles rencontrent Francfort, samedi, en demi-finale de Coupe d'Europe.
publié le 26 novembre 2005 à 4h40

L'exploit est aussi remarquable qu'il passe inaperçu. Un club français en demi-finale d'une coupe d'Europe de football. Et peut-être en finale, si les amatrices montpelliéraines confirment aujourd'hui leur succès surprise du match aller (1-0), devant 8 000 supporters francfortois qui n'avaient plus vu la défaite de leurs joueuses professionnelles depuis huit ans. L'Allemagne, un modèle pourtant inatteignable pour le club méditerranéen. «Il y a 800 000 licenciées, les matchs ont lieu en lever de rideau du championnat masculin, et il y a même un superviseur de Francfort qui est venu observer notre jeu», résume l'attaquante internationale Hoda Lattaf.

Sacrifices. En France, le foot féminin fleure bon l'amateurisme de haut niveau. Les joueuses, quand elles ne sont pas étudiantes, recherchent un emploi. «Mais c'est pas facile de trouver un patron compréhensif, regrette Ludivine Diguelman, buteuse au match aller. Le foot nous prend beaucoup de temps.» Quatre entraînements de fin de journée par semaine, matchs le week-end, convocations en sélection... Beaucoup de sacrifices pour quelques primes de victoires, «deux fois moins élevées que celles des mecs, quand ils éliminent une pauvre équipe en Coupe de la Ligue», soupire un supporter. Les internationales que Montpellier a recrutées, elles, travaillent au club. À la boutique, au secrétariat, à l'entretien, ou à l'entraînement des équipes de jeunes. «Les filles sont conscientes que leur avenir professionnel dépend de