Rome de notre correspondant
Un geste simple. Une explication tout aussi limpide : «Il est temps de dire basta.» A la 21e minute de la seconde mi-temps du match de championnat entre Messine et l'Inter de Milan, le défenseur ivoirien du club sicilien, Marc-André Zoro, a estimé que la coupe était pleine. Sous les cris racistes des supporteurs milanais, il a ramassé le ballon et s'est dirigé droit vers l'arbitre : «Ils m'insultent, vous devez suspendre le match. Ça suffit, moi je ne joue plus.» Alors que depuis des années les stades italiens sont le théâtre de manifestations xénophobes, de hululements et cris de singe à l'encontre des joueurs de couleur, Marc-André Zoro a rompu la tolérance de fait des phénomènes racistes dans le Calcio.
Devant l'embarras et l'inertie de l'arbitre, le défenseur de Messine s'est alors adressé à son assistant, à côté du banc de touche : «On ne peut pas continuer comme cela. Soit vous les faites taire, soit je m'en vais.» Les excuses des joueurs de l'Inter, en particulier du Brésilien Adriano et du Nigérian Obafemi Martins, ont finalement convaincu Marc-André Zoro de poursuivre le match qui avait déjà commencé sous de mauvais auspices. Une banderole avait été exposée par les supporteurs de Messine pour saluer la mémoire d'un parrain de la mafia (et ancien président du club) récemment décédé. Après l'interruption de la rencontre, les tifosi de l'Inter ne se sont plus manifestés. «J'en ai marre. Quand on joue à l'extérieur, j'accepte tout mais je ne to