Luis Fernandez, quand il entraînait le Paris-SG, le laissait parfois sur le banc, «pour ne pas le griller». Hier, c'est sous les projecteurs que Ronaldo de Assis Moreira, dit Ronaldinho (25 ans), a reçu à Paris le 50e Ballon d'or décerné par la rédaction de France Football. Cette distinction individuelle, la plus crédible ce sont les joueurs qui le disent que puisse recevoir un joueur, fait entrer l'attaquant brésilien, natif de Porto Alegre, aujourd'hui pensionnaire du FC Barcelone, dans un panthéon où sont installés Alfredo Di Stefano (Espagne, Ballon d'or en 1957), Eusebio (Portugal, 1965), Johan Cruijff (Pays-Bas, 1971, 1973 et 1974) ou Michel Platini (1983, 1984 et 1985).
L'attribution du Ballon d'or, c'est le miel des discussions du café du commerce, un arbre aux questions qui renvoie parfois le fan à ses pensées les plus noires. Fallait-il faire payer au Bulgare Hristo Stoichkov ses manières de chef de gang pour refiler la récompense à Marco Van Basten en 1992 ? Pourquoi Luis Figo plutôt que Zinedine Zidane en 2000 ? On vit avec l'injustice et hop ! voilà qu'on attribue déjà le suivant. Dans ce paysage troublé, le Ballon d'or attribué largement à Ronaldinho fera exception. Il n'y aura pas de polémique. Le Catalan est bien le meilleur joueur de la planète. Certains de ses gestes brillent d'un éclat irréel. Le but marqué du pointu à l'orée des seize mètres, à l'arrêt, à Stamford Bridge en début d'année lors du huitième de finale de la Ligue des champions contre Chels